Au Luxembourg, le cadre juridique pour la facturation électronique repose sur une combinaison de directives européennes et de législation nationale. Le Luxembourg a intégré les directives européennes pertinentes sur la facturation électronique dans ses lois nationales et a établi des dispositions spécifiques pour la facturation électronique. Les principales bases juridiques pour la facturation électronique au Luxembourg sont les suivantes :
1. Directive européenne sur la TVA (2006/112/CE)
La directive européenne sur la TVA (2006/112/CE) constitue la base juridique fondamentale pour la facturation électronique dans tous les États membres de l’UE, y compris le Luxembourg. Les dispositions clés de cette directive incluent :
- Article 232 : permet aux États membres de reconnaître les factures électroniques à condition que l’authenticité de l’origine et l’intégrité du contenu soient garanties.
- Ces exigences peuvent être satisfaites par des moyens tels que des signatures électroniques, l’EDI (échange de données informatisé) ou d’autres technologies assurant la sécurité et l’intégrité des données.
2. Loi luxembourgeoise sur la TVA (Loi sur la taxe sur la valeur ajoutée)
La loi luxembourgeoise sur la TVA réglemente les exigences fiscales applicables à la facturation électronique. Elle met en œuvre les dispositions européennes et stipule que les factures électroniques sont équivalentes aux factures papier si elles respectent les exigences d’authenticité et d’intégrité :
- Les factures électroniques doivent inclure les mêmes informations fiscales que les factures papier, telles que :
- Le numéro de facture,
- Le nom et l’adresse de l’émetteur et du destinataire,
- La description des biens ou services,
- Le montant et la TVA,
- La date de la facture.
3. Règlement sur la facturation électronique dans le secteur public
Le Luxembourg a mis en œuvre la directive européenne 2014/55/UE sur la facturation électronique dans le secteur public. Cette directive oblige les entreprises émettant des factures aux institutions publiques à les soumettre sous forme électronique :
- Depuis le 18 novembre 2020, tous les fournisseurs du secteur public au Luxembourg doivent soumettre des factures électroniques conformes aux normes européennes.
- Les factures doivent être présentées dans un format structuré (par exemple, XML ou UBL) pour être lisibles par machine et traitées automatiquement.
- Le gouvernement luxembourgeois a mis en place une plateforme nationale pour la soumission des factures aux entités publiques.
4. Signatures électroniques et leur importance
Au Luxembourg, les signatures électroniques peuvent être utilisées pour garantir l’authenticité et l’intégrité des factures électroniques. Le règlement eIDAS de l’UE fournit le cadre pour l’utilisation des signatures électroniques :
- Signatures électroniques qualifiées (QES) : Elles ont la même valeur légale qu’une signature manuscrite et sont recommandées pour la vérification des factures.
- Signatures électroniques avancées (AES) : Elles sont également acceptables, à condition qu’elles garantissent une authentification adéquate.
Les signatures électroniques assurent que l’émetteur de la facture peut être identifié de manière unique et que le contenu de la facture reste inchangé après son émission.
5. Archivage des factures électroniques
Les obligations d’archivage des factures électroniques au Luxembourg sont conformes aux exigences générales de l’UE. Les entreprises doivent conserver leurs factures électroniques pendant au moins 10 ans :
- Les factures doivent rester lisibles pendant toute la période de conservation.
- L’authenticité et l’intégrité des factures doivent être préservées.
- Les factures doivent être stockées de manière sécurisée et accessibles en cas de contrôle fiscal.
6. Peppol et la plateforme luxembourgeoise de facturation électronique
Le Luxembourg a adopté la norme Peppol (Pan-European Public Procurement Online) pour la facturation électronique dans le secteur public :
- La norme Peppol facilite l’échange sécurisé et structuré de factures entre entreprises et institutions publiques à travers l’Europe.
- La plateforme nationale au Luxembourg prend en charge la soumission de factures conformes à Peppol, réduisant ainsi les coûts administratifs et améliorant l’efficacité.
7. Autres réglementations pertinentes
- Loi sur la communication électronique : Régit le cadre juridique de l’utilisation des outils de communication électronique, y compris la facturation électronique et les signatures électroniques.
- Administration fiscale : L’administration fiscale luxembourgeoise a publié des directives pour aider les entreprises à respecter les exigences en matière de facturation électronique.
Résumé des bases juridiques au Luxembourg :
- Directive européenne sur la TVA (2006/112/CE) : Établit la base pour la reconnaissance des factures électroniques lorsque l’authenticité et l’intégrité sont garanties.
- Loi luxembourgeoise sur la TVA : Les factures électroniques doivent répondre aux mêmes exigences que les factures papier.
- Règlement sur la facturation électronique dans le secteur public : Obligation d’émettre des factures électroniques pour les transactions avec le secteur public.
- Signatures électroniques : Peuvent être utilisées pour garantir l’authenticité et l’intégrité des factures.
- Archivage obligatoire : Les factures électroniques doivent être conservées pendant au moins 10 ans.
- Norme Peppol : Nécessaire pour la facturation électronique dans le secteur public.
Conclusion :
Au Luxembourg, la facturation électronique est pleinement reconnue dans les secteurs privé et public. La directive européenne sur la TVA et la loi luxembourgeoise sur la TVA constituent la base de l’utilisation des factures électroniques. Pour les entreprises travaillant avec des institutions publiques, l’utilisation de la norme Peppol et le respect des obligations d’archivage sont essentiels. Les signatures électroniques sont recommandées pour garantir l’authenticité et l’intégrité des factures.